Voila un mystère que je tente de résoudre depuis bien longtemps, le cas Belettre/Oger. Idéal pour continuer le challenge AZ avec la lettre B.
Mise en place
Notre histoire prend place en 1815, à Prouville, une petite commune de 750 habitants dans la Somme, perdue au milieu des champs, au sein de deux familles : les OGER et les BELETTRE.
Pierre Nicolas est né le 11 Juillet 1780, fils de Jean Belettre et Marie Feuillet. Dernier de la fratrie, il est baptisé le jour même dans l’église du village. Pierre à pour marraine Marie Anne Petit et pour parrain Pierre Oger, menuisier. Il perd sa mère alors qu’il n’est âgé que de deux mois, et son père se remarie très rapidement.
Marie Françoise Constance nait le 20 février 1784, fille de Pierre Oger, menuisier et Marie Anne Brigitte Morel. Elle est baptisée le jour même et à pour parrain et marraine Jacques Morel (son oncle) et Marie Françoise Oger (sa sœur).

Maintenant que nos héros sont présentés, passons à l’intrigue.
Le 27 Juillet 1813, les familles Belettre et Oger sont réunis à la mairie pour le mariage de leurs enfants. Pierre, tisserand de 33 ans épouse Françoise, fileuse de 29 ans. Les bans sont respectés, et chaque époux à trois témoins, provenant de la famille proche, entre père, frère, oncle et cousins germains.
Le père de l’épouse, Pierre Oger est le parrain de l’époux, dénotant des liens présents bien avant le mariage.
Alors comment expliquer que lors de la naissance de leur unique enfant Anastasie, la déclaration soit faite par le grand-père, et sous le nom de OGER ? Il n’y est fait aucune mention de Pierre Belettre.
Qu’a-t-il bien pu se passer en deux de temps ?
Le recensement de 1836 nous indique Pierre vit seul, alors que Françoise vit chez son père avec sa sœur et sa fille Anastasie.
En 1844, alors qu’Anastasie épouse Jean-François, retournement de situation : elle est dénommée Belettre. De quoi en perdre son latin…
Bien que vivant toujours séparément sur le recensement de 1851, Pierre chez la famille de son neveu, Sébastien ; Françoise, dans la famille de sa fille, y est reconnue comme « femme Belletre ».
Il n’y a pas de trace d’un jugement rectificatif de l’acte de naissance, ni de reconnaissance de la part de Pierre Belettre pour Anastasie.
Au décès de Pierre Belettre, en 1859, l’ensemble de son patrimoine est transmis… à son neveu Sébastien.
Les registres notariés pour la période 1813/1815 n’ont pas été versés aux AD, et ceux alentours de la période du mariage d’Anastasie et ceux proches du décès de ses parents sont en cours de classement, donc inaccessible.
Notre dénouement devra attendre encore un peu …






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