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Aujourd’hui samedi 30 Novembre 1872 est un jour de fête. Gatien Mignot ouvre enfin son Grand Restaurant, le rêve de sa vie !

Suivre son rêve

Gatien est né à Rochecorbon (Indre et Loire) le 11 décembre 1827, fils du tonnelier Gatien Mignot et d’Eulalie Bachet.

Très vite, il développe un goût pour la cuisine, et rentre en apprentissage dans la cuisine de M. Ribou, propriétaire à Tours. Il y sera d’ailleurs recensé en 1841.

Il épouse le 21 septembre 1853 Suzanne GOTTRET, couturière gagiste à Champigny-sur-Veude. Il est alors chef cuisinier.

Leur premier enfant, Emilie, est née en juin 1854 à La Motte Servolex (Savoie), au Château Costa. Gatien y est cuisinier, et Suzanne lingère.

Mais l’ambition de Gatien est trop importante. Il veut ouvrir son restaurant. Alors il entre dans la brigade du restaurant du Grand Hotel, à Chambéry, où il se fait une clientèle fidèle.

Chambéry est aussi la ville qui verra la naissance de ses autres enfants : Marie Louise (1855), Ange Gatien (01/1859 – 06/1859), Marie dite Jeanne (1860), et Philibert Adolphe dit Jean Adolphe (1864).

Alors, lorsqu’il a réussi à mettre suffisamment d’argent de côté, il ouvre son propre Restaurant.

Le 30 Novembre 1872 paraît dans le Patriote Savoisien une annonce qui nous montre à quel point sa vie a changé.

La vie autour du restaurant

Gatien profite sans doute de sa notoriété provenant du restaurant du Grand Hotel, et profite d’une nombreuse clientèle lui permettant d’embaucher du personnel, en plus de la force de travail de sa famille. Le recensement de 1881 fera d’ailleurs état d’un employé, d’un sommelier et d’une repasseuse.

Ainsi, son fils Jean travaille en cuisine, pendant que ses filles aident au service. C’est d’ailleurs dans la salle du restaurant que certaines de ses filles trouveront leurs époux. Emélie épouse en septembre 1877 Léon Mérat, un voyageur de commerce qui a sans doute ses habitudes dans la ville. Marie Louise, elle, préfère Pierre Floret, un cafetier en mai 1879.

Pourtant, les années passant, le chiffre d’affaires diminue, les dettes augmentent au point que Gatien ne peut plus faire face à ses dépenses, et ce, malgré la vente de ses biens. Ses détracteurs, nombreux, entament une action en justice.

Gatien fait sourde oreille, et ne se présente pas aux audiences. Il est déclaré en faillite par le Tribunal de Commerce de Chambéry le 22 Juin 1883.

A-t-il tenté de se refaire en investissant dans le canal du Panama ou a-t-il tenté de fuir ses détracteurs ? Impossible de le dire aujourd’hui. Le seul fait avéré est qu’il est décédé pendant la saison des pluies à Colon au Panama, le 20 juillet 1884, et que son décès ne sera déclaré que le 3 Août suivant à la Chancellerie du Consulat.