Qui dit Novembre dit CHALLENGE AZ ! Retrouvez chaque jour une rue d’Amiens et son histoire !
A Comme Adéodat Lefèvre
Limitrophe à la cathédrale d’Amiens, la rue Adéodat Lefevre fait à peine 80 mètres de long. Ancienne rue du Soleil, du nom d’une auberge, ou de la porte St Michel, la rue Adéodat reprend le nom d’un industriel de la ville.

Né le 8 Août 1812, fils d’un négociant et d’une modiste rien ne prévoyait son ascension sociale. Comptable pour une maison parisienne, il découvre une erreur de comptabilité, et se retrouve propulsé à la direction du service.
Il épouse à Amiens le 7 Juillet 1934 Hortense DOLLIN, et ouvre la Maison de tissus à peine un mois plus tard, au 40 rue des Sergents.
L’oeuvre
Doté d’un redoutable sens des affaires, il sera le premier à proposer du velours en large bande, très vite suivi par ses concurrents devant la demande croissante. Très vite, la Maison de Tissus devient Adéodat Lefevre et Cie, et sera présente dans les salons d’expositions des années 1835, 1836 1840 et 1845.
Présenté au roi Louis Philippe en 1840, il le convainc de la nécessité d’investir dans le velours français, et développe le velours plat.

Il invente le « casse chaîne », permettant un arrêt rapide de la machine tisseuse, tout en diminuant la casse du fil, mais surtout le nombre de machines gérées par un seul ouvrier.
Il dirigera son entreprise jusqu’à ses 96 ans.
L’homme
Seul fils de la famille, il a deux sœurs. En accord avec son prénom (« donné par Dieu »), Adéodat Lefevre est très croyant. Il inscrit dans les statuts de son SYNDICAT MIXTE DE INDUSTRIES TEXTILES D’AMIENS que celui-ci est « chrétien dans son esprit ».

Monarchiste convaincu, il devient un fervent défenseur d’un gouvernement catholique et soutien la droite du gouvernement du 16 Mai 1877.
Qualifié de zélé catholique dans certains articles de presse, il est porté aux nues par d’autres journaux. Il illustre très bien la France de la fin du 19e siècle. Homme de lettres, il apparait de nombreuses fois dans les journaux défenseur de sa vision de la France.

Avec Hortense, il aura 4 enfants : Agénor (1835), Adéodat (1839), Théodore (1842) et Agénor Alfred (1852).
Il perdra deux de ses fils : Agénor en 1839 et Adéodat en 1895, mais aussi sa femme en 1879.
Théodore, lui, rentrera dans les ordres et sera abbé à Amiens.
Il aura plusieurs casquettes : directeur de son entreprise; administrateur de la Banque de France, dès 1860; conseilleur municipal en 1865 mais également conseiller à la chambre de commerce dès 1867.
Il décède le 20 Août 1910, à l’âge de 98 ans.

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