Neuvième jour du Challenge AZ, direction une des rues en périphérie d’Amiens, presque cachée : la rue Isidore FRANCOIS. Quel est son rapport avec les écoles?
L’homme
Voilà une recherche qui peut s’avérer difficile. Un nom et deux dates comme base : celles présentes sur le panneau de rue : 1799 – 1886. Pas de page Wikipédia, ni sur le très intéressant site « Amiens hier et aujourd’hui » tenu par Jehan Sauval.
Première étape, les archives communales de la ville d’Amiens, et leurs tables décennales. Chou blanc pour l’année 1799, malgré la présence de nombreux FRANCOIS, pas d’Isidore. Peut-être aurons nous plus de chance pour la date de décès ?
Eureka : en 1886, un FRANCOIS Louis Isidore décède le 14 Janvier. Veuf de LABBÉ Marguerite Julie, il est né le 05 Janvier 1799 à Abbeville.
Lors de son mariage à Abbeville, le 3 Juillet 1825, il est négociant. Une rapide recherche dans les archives en ligne de Retronews qui nous apprend qu’il fait importer du lin. Voilà sans doute son fonds de commerce.
Retronews nous apprend aussi, grâce à l’avis mortuaire paru dans l’édition du 17 Janvier 1886 qu’il était également juge au Tribunal de Commerce et ancien membre de la Chambre de Commerce d’Abbeville.

Mais alors, pourquoi une rue porte-t-elle son nom à Amiens, et non à Abbeville où il a fait sa carrière.
Une fois encore, la réponse nous apparait grâce à Retronews, dans un tout petit encart daté de 1888 : la Fondation Isidore FRANCOIS.
La fondation Isidore François
La fondation Isidore François a pour but de « venir en aide aux familles d’ouvriers jugées les plus dignes, en raison de leur bonne conduite et des besoins de leur position, dont les enfants ont le plus assidûment fréquenté les écoles communales même au-delà de l’âge de 14 ans, et obtenu une nomination dans la division supérieure au concours annuel des écoles de la ville. »
Issu d’un legs à la caisse des écoles, chaque année la fondation Isidore François décerne une récompense aux écoliers les plus assidus.
Mais qu’est ce qu’une caisse des écoles ?
Mis en place en 1878 à Amiens, le but est d’encourager les familles les plus modestes à mettre leurs enfants à l’école, en aidant à l’achat de fourniture, en proposant des secours financiers ou à l’habillement, et en accordant des récompenses pour les élèves les plus méritants ou les plus assidus.

Rendue obligatoire en 1882, elle est chapeautée par une commission municipale, composée par le maire, pas un délégué du canton, par des membres du conseil municipal et par l’inspecteur primaire. La caisse des écoles est subventionnée par l’Etat dans les communes rurales, mais pas dans les villes ayant pourtant un nombre bien supérieur d’écolier. Aussi, dès 1889, la subvention d’Etat ne sera donnée qu’aux caisses les plus actives.
Il n’est alors pas rare de croiser dans la presse ancienne des appels aux dons pour la caisse des écoles.
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