Un changement de nom : une adoption en 1848.

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Pour ce mois de février, l’UPROG nous propose d’étudier les changements de nom. Possible depuis 2002, le changement n’a pas toujours été pour sauver un nom de famille de la déshérence ou pour prendre le nom de sa mère après un mariage malheureux.

J’aurais aussi pu vous parler d’un mariage, où la femme prend le nom du mari ou bien de la légitimation d’un enfant né naturel. Mais non, aujourd’hui, nous parlerons d’adoption grâce à François GOBERT. Enfin, plutôt François GOBERT-BADOIL.

La famille GOBERT

François GOBERT naît place Royale à Saint Etienne le 9 Novembre 1819, un peu plus d’an un après le mariage de ses parents. Il est le fils du boulanger Jean Baptiste et de Jeanne COSTAL. Pourtant en juin 1820, Jean Baptiste décès, laissant sa veuve avec un enfant de 7 mois.

Jeanne est éduquée, et proche de sa famille maternelle. Fille d’un marchand de roannerie (tissu imprimé provenant de Roanne), elle a le temps d’observer une période de deuil de deux ans avant de se remarier à un voisin.

La famille BADOIL

C’est ainsi qu’elle épouse le 17 Juin 1822 Mathieu BADOIL, un marchand toilier de 31 ans. Ensemble, ils élèveront François GOBERT. Aucun enfant du couple BADOIL/COSTAL ne verra le jour. Était-ce un mariage de convenance (ou de façade ?), y avait-il une stérilité ? Impossible de le dire à l’heure actuelle.

La famille décide donc de faire de François, alors fabriquant-négociant de toilerie à Lyon, l’héritier de Mathieu. François est alors âgé de 28 ans.

L’adoption de GOBERT BADOIL

Mathieu se déplacera le 2 novembre 1847 devant le juge de paix de Saint Etienne pour informer de sa décision d’adopter François, avec l’accord de sa mère et de l’adopté.

Il faudra attendre cependant le 1er février pour que le juge de paix atteste que Mathieu a bien fourni les secours et les soins nécessaires de manière ininterrompue pendant la minorité de François et pendant au moins six ans.

Le tribunal civil de Saint Etienne conclu que le dossier est complet le 30 Décembre 1847 et renvoi la décision devant le Tribunal Royal le Lyon pour faire valider l’adoption.  

C’est ainsi que le 9 Février 1848, ladite Cour Royale rend l’arrêt confirmatif de l’adoption.

François devient le fils légitime de Mathieu, et se prénommera désormais François GOBERT-BADOIL. Vous pouvez lire ici la retranscription de l’arrêt sur l’état civil de Saint Etienne. Je ne l’ai pas ajouté à cette page, étant peu lisible.

Quelques mois plus tard, François épouse Claudine MOINAT, fille d’un négociant de Lyon. Il aura d’ailleurs pas l’habitude de signer par son nouveau nom :

Ensemble, ils auront 4 enfants Jean Mathieu Paul (1849), Marguerite (1850), Antoinette (1853) et Benoit (1854). Seule Antoinette dépassera les dix huit ans, et se mariera en 1875 avec CHAVENT Alphonse Augustin, et le suivra en Tunisie dans les années 1890. Mais ça, c’est une autre histoire que je vous raconterai bientôt !

Le nom de GOBERT BADOIL disparaîtra alors en 1871, au décès de François.

Le saviez vous?

Si l’adoption des enfants mineurs a été rendu possible pendant la révolution, le Code Civil de Napoléon Bonaparte réduit le champs d’action en 1804.

Désormais, seuls les adoptants de plus de cinquante ans peuvent adopter un « héritier » de plus de 25 ans. Mais là encore il y a plusieurs conditions : aucune adoption n’est possible si il y a un enfant légitime et que si l’adoptant justifie avoir dans la minorité de l’adopté et « pendant six ans au moins fourni des secours et donné des soins ininterrompus ».

C’est uniquement alors que l’adopté devient l’hériter et qu’il prend le nom de l’adoptant (et attention, ce nom doit être ajouté après le nom du père « biologique » de l’adopté).

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