Devenir Pupille de la Nation

Créé en juillet 1917, face à au nombre de plus en plus important de victime de guerre, la France invente le statut de pupille de la Nation. Le principe est simple, tout enfant dont le père (ou la mère ou le soutien de famille) est grièvement blessé ou décédé du fait de la guerre peut demander à être adopté par la Nation. Les enfants adoptés, toujours sous l’égide de leur famille restante, obtiennent alors une protection supplémentaire, notamment médicale et scolaire (bourses d’apprentissage, soins médicaux, colonies de vacances …)

ranzières 1ère guerre mondiale

Alexis, blessé de guerre.

Alexis a 24 ans quand la guerre éclate. Mobilisé, il rejoint le 5e Régiment d’Artillerie à Pied, et se bat dans l’est de la France. Il finira par être touché par une balle qui traversera son avant-bras gauche, causant la fracture de son cubitus. La fracture mettra près d’un an à cicatriser.  A mal cicatriser.

plan avant bras

En effet, la lecture de sa fiche matricule nous apprend avec précision l’étendue de sa blessure : Alexis souffre de causalgie (douleur aux extrémités apparente à une brûlure), trois doigts raides en « griffes », une limitation très marquée des mouvements du coude et un trouble important de la main. Rien d’étonnant quand on apprend que tout cela est causé par une pseudarthrose, soit une absence de reconstruction osseuse, irrécupérable.

Alexis sera admis à différentes réformes, d’abord temporaires (1918, 1919 et 1920), puis définitives en 1937 et 1939 le classant dans la catégorie « Réformé n°1 », lui reconnaissant une Blessure de Guerre et une invalidité de 85%.

 Son infirmité ne l’empêchera pas cependant de trouver une femme, et de se marier le 13 mars 1918 avec Yvonne et de légitimer par la même occasion le fils de cette dernière, André, né en mai 1916.

Du mariage naissent 4 enfants, en plus d’André : Adrien, en décembre 1918, Maurice en avril 1922, Michel en novembre 1929 et Nicole en mai 1931.

Etre adopté par la Nation

Les tribunaux priorisant les jugements d’adoption par la Nation aux orphelins de Guerre, Alexis et Yvonne ne déposeront leur demande qu’en Novembre 1922 auprès du Tribunal de Première Instance d’Amiens afin qu’André, Adrien et Maurice puissent être adopté par la Nation.

Seuls André et Adrien seront adoptés par la Nation, Maurice se voyant refuser l’adoption étant né bien après la Guerre.

Ainsi les deux frères seront reconnus comme Pupille de la Nation par jugement le 25 Janvier 1923, l’adoption étant inscrite en marge de leurs actes de naissances.

  • pupille nation requête
  • jugement adoption nation

Leurs fiches de Pupille nous apportent aucunes informations supplémentaires, si ce n’est qu’ils ne suivront apparemment pas d’apprentissage subventionnés par l’état, ni ne recevrons de secours, sans doute parce que la famille réussie tout de même à gagner sa vie.

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